martes, 22 de abril de 2014


Monsieur de Pourceaugnac

 


C'est une pièce de théâtre française, écrite par Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, à l'origine d'une comédie-ballet représentée pour la première fois dans la province de l'Orléanais, au château de Chambord, pour le divertissement du roi de France Louis XIV, le 6 octobre 1669, et donnée pour la première fois en public à Paris, au théâtre du Palais-Royal, le 15 novembre 16691.

Dans l'œuvre de Molière, Monsieur de Pourceaugnac se situe chronologiquement après L'Avare écrite en 1668 et avant Les Amants magnifiques créée en 1670. C'est l'une des deux comédie-ballets de Molière et l'une des quatre pièces produites pour la cour du Roi.







 
 Synopsis

Deux jeunes amants, Éraste et Julie, vivent à Paris. Ils se rencontrent en secret de peur qu'Oronte, le père de Julie, découvre leur relation. Oronte a donné sa fille en mariage à un certain Léonard de Pourceaugnac, bourgeois de Limoges. Dégoûtés par cette idée, les deux amants font appel à une entremetteuse, Nérine et un fourbe napolitain Sbrigani, pour contrer le projet d'Oronte. Dès son arrivée, la ville entière essayera de ridiculiser le nouvel arrivant, et de le dégoûter de la vie urbaine.

Éraste survient et dit reconnaître en monsieur de Pourceaugnac un ancien ami, bien qu’ils ne se soient jamais vus, de sorte que celui-ci accepte l’hospitalité qui lui est proposée. Après avoir gagné sa confiance, Sbrigani et Éraste, feignant de le protéger, emploient de multiples moyens pour se débarrasser de lui. Ils persuadent deux médecins que monsieur de Pourceaugnac est fou, mais plus il proteste, plus l'étranger est menacé de saignées et de lavements. Après avoir échappé de justesse à une phlébotomie complète, monsieur de Pourceaugnac est accusé par un soi-disant marchand flamand d'avoir d’innombrables dettes envers lui. Peu après, Sbrigani vient trouver le Limousin pour le convaincre de ne pas épouser Julie, car elle serait une vilaine coquette. Cette dernière rentre alors soudainement en scène et affirme être follement amoureuse du jeune malheureux. Monsieur de Pourceaugnac, persuadé de la coquetterie de sa promise refuse de l'épouser. Au moment où il veut quitter la scène, deux femmes s'acharnent sur lui et affirment qu'il est leur époux et le père de leurs multiples enfants. Monsieur de Pourceaugnac, accusé de polygamie n'a alors qu'une dernière possibilité : la fuite. Et c'est vêtu d'un habit de femme, qu'il réussira à échapper à la justice. Sbrigani convainc alors Oronte que monsieur de Pourceaugnac lui a enlevé sa fille et ce n'est qu'en feignant de la sauver, qu'Éraste obtiendra la bénédiction d'Oronte qui acceptera enfin, le mariage des deux amants.












lunes, 21 de abril de 2014


L’Avare 

 

C'est une comédie de Molière en 5 actes (comportant respectivement 5, 5, 9, 7 et 6 scènes), écrite en prose, jouée pour la première fois au Théâtre du Palais-Royal le 9 septembre 16681. Le sujet est inspiré d’une pièce de Plaute intitulée La Marmite.




Résumé :

Harpagon, l’avare, n’aime que son argent ; il ne voit que des voleurs autour de lui, il soupçonne tout le monde de vouloir lui voler son argent. Son fils et sa fille causent-ils à part : « Je crois, dit-il, qu’ils se font signe l’un à l’autre de me voler ma bourse. » Il fouille le valet de son fils ; après avoir visité ses deux mains, il demande les autres. Il refuse à ses enfants le nécessaire, et son fils, réduit à manquer de tout, devient joueur. Harpagon l’apprend et au lieu de lui reprocher ce vice, il lui conseille de placer à gros intérêt l’argent qu’il gagne au jeu. L’Avare songe à établir ses deux enfants sans s’inquiéter le moins du monde de leurs goûts, il a fait choix d’une riche veuve pour son fils Cléante, et pour sa fille, Élise, du seigneur Anselme, un homme mûr qui n’a pas plus de cinquante ans, mais noble, doux, posé, sage et fort riche. Son intendant, Valère, qui aspire secrètement à la main d’Élise, lui fait quelques objections.  


Harpagon n’a hâte d’établir ses enfants que pour épouser lui-même une jeune fille pauvre dont la beauté l’a charmé et qui apportera en ménage, à défaut de fortune, mille qualités précieuses, beaucoup de frugalité et d’économie. Il se croit obligé de l’inviter à diner, mais il s’agit de dépenser le moins possible. Harpagon tente de s’entendre avec son cuisinier, qui est aussi son cocher, dans une scène du dernier comique.  

Pendant le repas, Harpagon découvre que son fils est épris de cette même Marianne qu’il veut épouser. Mais tout à coup, un affreux malheur vient lui faire oublier tous ses projets. Il s’aperçoit qu’on lui a volé sa cassette qu’il tenait enfouie dans son jardin et qui contenait dix mille écus. Son désespoir est au comble. Il accourt, sans chapeau, et s’écrie : « Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, je suis perdu, je suis assassiné ! on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. »

Il appelle à son aide, commissaires, archers, prévôts, juges, potences, bourreaux.

Maître Jacques, qui a à se plaindre de l’intendant Valère, l’accuse de ce vol. Cet intendant n’est autre que l’amant déguisé d’Élise, qui tâche de gagner la tendresse d’Harpagon en donnant dans ses maximes et en applaudissant à ce qu’il fait. Valère se croit dénoncé et au langage de l’Avare, s’imagine qu’il s’agit non de sa cassette mais de sa fille, ce qui amène de plaisants malentendus. À la fin, il se trouve que ce sont les enfants d’Harpagon qui ont fait disparaître la précieuse cassette afin de forcer leur père à abandonner ses projets. Le seigneur Anselme, qui n’est autre que le père de Valère et de Marianne, renonce à Élise en faveur de son fils, et l’Avare renonce à son tour à Marianne, consent à tout, à condition qu’Anselme fasse les frais de ces doux mariages et qu’on lui rende sa chère cassette.

La comédie de L’Avare n’eut pas d’abord tout le succès qu’elle méritait parce qu’elle était écrite en prose. On croyait à cette époque qu’une bonne comédie ne pouvait s’écrire qu’on vers.



domingo, 20 de abril de 2014


Le Sicilien ou l'Amour 

peintre


C'est une comédie de Molière en un acte, sur une musique de Jean-Baptiste Lully. Cette pièce, précurseur du style nommé opéra-comique, mêle chant, danse et comédie. La première représentation de cette œuvre a été donnée le 5 janvier 1667 à Saint-Germain-en-Laye.

La Comédie-Française, accompagnée de l'ensemble Les Arts Florissants, l'a redonnée en 2005 et 20061. Le film Mort sur le Nil (1978) se termine par une citation de la scène VI faite par Hercule Poirot : « La grande ambition des femmes est d'inspirer l'amour » 


sábado, 19 de abril de 2014

Pastorale comique



PERSONNAGES

IRIS, jeune bergère.
LYCAS, riche pasteur.
FILÈNE, riche pasteur.
CORIDON, jeune berger.
BERGER ENJOUÉ.
UN PÂTRE.

La Pastorale comique est représentée à partir du 5 janvier 1667, à la place de Mélicerte, comme troisième entrée du Ballet des Muses, composé par Benserade. Molière ne fait pas imprimer cette esquisse, dont il ne subsiste que les vers chantés, avec la simple indication des scènes récitées, que nous a conservés la 2e édition du livret du Ballet des Muses faite par Robert Ballard, seul imprimeur du Roi pour la musique. Cela est d’autant plus regrettable qu’il aurait été précieux pour nous de connaître précisément les variations comiques que Molière se permettait ici sur la pastorale, genre fort goûté à la cour.
Si Mélicerte est une comédie pastorale héroïque, les personnages de la Pastorale comique, dont le ton est résolument burlesque, sont des caricatures de héros. Deux riches pasteurs, Lycas et Philène, aiment la jeune bergère Iris, qui leur préfère Coridon. Ils songent donc à se donner la mort dans leur désespoir d’amour, mais, fort heureusement, ils y renoncent bientôt.
L’intérêt de cet acte mêlé de musique et de danse tient à un détail qui n’a pas été assez remarqué : le rôle de Lycas, d’après les « Noms des acteurs » fourni par le livret Ballard, est tenu par Molière, alors que ceux de Philène, du Berger enjoué et de l’Égyptienne qui intervient à la dernière scène, sont confiés à des chanteurs professionnels. Certes, la partie chantée par Lycas est moins longue que celle de Philène, mais cela indique néanmoins que Molière, à l’occasion, peut être aussi chanteur, en tout cas sur le mode comique.


vidéo 


jueves, 17 de abril de 2014

L'Amour médecin


C'est une comédie-ballet en trois actes et en prose écrite par Molière sur une musique de Jean-Baptiste Lully, représentée pour la première fois au château de Versailles par ordre du Roi le 14 septembre 1665, et donnée ensuite à Paris au Théâtre du Palais-Royal le 22 septembre 1665 par la troupe du Roy. Il s'agit de la première pièce mise en scène par la troupe de Molière en tant que troupe du Roy.


Résumé



Confrontée à l'austérité d'un père qui lui refuse d'épouser Clitandre, Lucinde décide de feindre la maladie avec la complicité de Lisette, sa suivante. Sganarelle, le père, décide alors de faire venir des comperes , dont il constate bien vite l'incompétence. Lisette annonce alors qu'elle connait un médecin révolutionnaire qui fait des miracles. C'est ainsi que, déguisé en docteur, Clitandre parvient à approcher Lucinde pour la première fois, puis à l'épouser en prétextant un mariage fictif comme remède psychologique qui, finalement, est bien réel !


miércoles, 16 de abril de 2014

Dom Juan 


Dom Juan1 ou le Festin de pierre est une comédie2 de Molière en cinq actes (comportant respectivement trois, cinq, cinq, huit et six scènes) et en prose jouée pour la première fois le 15 février 1665 au théâtre du Palais-Royal. Elle portait alors le titre Le Festin de Pierre, mais Molière n'ayant pas publié la pièce de son vivant, le titre est devenu Dom Juan ou le Festin de Pierre en 1682 lors de sa première édition dans les Œuvres posthumes de Monsieur de Molière  : ce nouveau titre devait servir à distinguer la version originelle de Molière — en prose — de la version versifiée (et édulcorée) par Thomas Corneille qui était depuis 1677 à l'affiche du Théâtre Guénégaud (sous le nom de Molière) et qui avait conservé le titre primitif du Festin de Pierre3. En 1683 parut à Amsterdam une édition établie probablement à partir d'une copie de comédien, sous le titre Le Festin de Pierre, comédie. Par J.B.P. de Molière. Les historiens du théâtre s'accordent à présenter cette édition hollandaise comme la plus proche du manuscrit originel de Molière: outre le rétablissement du titre originel, y figurent les passages les plus audacieux qui ont été censurés dans l'édition officielle publiée à Paris en 1682.

Résumé de la pièce


ACTE I 

Gusmon, écuyer de Done Elvire, converse avec Sganarelle, valet de Dom Juan. Il ne comprend pas que Dom Juan ait abandonné Done Elvire, qu'il avait épousée après l'avoir enlevée du couvent.

Sganarelle, désinvolte, répond aux interrogations de Gusman. Il lui enlève ses illusions et esquisse un portrait de son maître, libre penseur, "grand seigneur méchant homme" et " épouseur à toutes mains" . Arrive Dom Juan : il confie à Sganarelle que seule la conquête l’intéresse. Il évoque l’inconstance de l’amour et dévoile à son valet le secret de son propre caractère : il ne peut s'attacher à aucune femme, et rêve, tels les grands conquérants, de succès sans cesse recommencés. Le voici libre de se lancer dans une nouvelle "entreprise amoureuse" : il s'agit d'enlever une belle, au cours de la promenade en mer que lui offre son fiancé. Mais survient Elvire, douloureuse et indignée. Elle reproche à Dom Juan sa trahison et lui demande des comptes. Dom Juan se réfugie dans une impudente hypocrisie et lui répond avec le cynisme le plus odieux. Elvire appelle sur lui la punition du ciel et le quitte en le menaçant de sa vengeance. Dom Juan, impassible, s’apprête à mener à bien "l’entreprise amoureuse" dont il a parlé à Sganarelle

ACTE Il

Dom Juan a échoué dans son entreprise amoureuse. Alors qu’il souhaitait enlever la jeune fille en mer, une bourrasque a retourné sa barque. Il n’a été sauvé que grâce à l’intervention de Pierrot, un paysan. Pierrot et Charlotte discutent de ce sauvetage. Le jeune homme raconte comment il a sauvé du naufrage un grand seigneur magnifiquement vêtu.

Mais cet accident n’a pas tempéré les ardeurs de Dom Juan. A peine remis de ses émotions, Il fait les yeux doux à une jeune paysanne, Mathurine. Pierrot sort et Dom Juan entre en scène. Il entreprend de séduire Charlotte et lui promet le mariage. Charlotte, un moment hésitante se laisse gagner par l'ambition de devenir une noble dame. Pierrot, de retour, trouve Dom Juan baisant la main de Charlotte. Il se fâche, s’interpose mais doit vite quitter la scène sous les soufflets de celui qu’il vient pourtant de sauver de la noyade. Sganarelle essaye de s'interposer et reçoit quelques gifles qui ne lui étaient pas destinées.

Dom Juan fait la cour à Charlotte. Mathurine, la jeune paysanne qu’il a séduit précédemment, apparaît . Les deux paysannes se jettent l'une à l'autre les promesses de mariage que Dom Juan leur a faites. Le séducteur tente de persuader chacune d'elles qu'elle est la seule aimée.  Un valet vient prévenir Dom Juan que des hommes armés sont à sa recherche. Il prend la fuite.

ACTE III

Dom Juan, en habit de campagne et Sganarelle, en robe de médecin, font route à travers la forêt. Dom Juan confie à Sganarelle son scepticisme sur la médecine. Elle est selon lui un tissu d'absurdités. Il lui indique aussi qu'il ne croit pas plus en Dieu qu'à la médecine. Sganarelle, scandalisé une fois de plus, tente de démontrer l'existence de Dieu. En vain.

Les deux hommes se sont égarés. Ils demandent leur chemin à un pauvre homme qui leur indique le chemin de la ville. L’homme leur fait l’aumône. Dom Juan lui donne une pièce d'or " pour l'amour de l'humanité " .

Dom Juan entend des bruits d’épée. Il porte secours et sauve un gentilhomme attaqué par trois voleurs. Il s’agit de Dom Carlos, l'un des frères d'Elvire parti à sa poursuite. Les deux hommes, qui ne se connaissent pas, ne prennent pas conscience de l'incongruité de la situation.

Dom Alonse, un autre frère d’Elvire les rejoint. Lui, reconnaît Dom Juan l'ennemi de leur famille. Dom Carlos persuade son frère de remettre à plus tard la vengeance contre un homme qui vient si généreusement de lui sauver la vie.

Dom Juan promet à Dom Carlos d'être à ses ordres quand il le souhaitera. Demeurés seuls, Dom Juan et Sganarelle aperçoivent, entre les arbres, le tombeau d'un Commandeur. Il s’agit du commandeur que Dom Juan a tué en duel six mois auparavant. Celui-ci, par bravade, invite la statue du défunt à dîner. La statue incline la tête et indique ainsi qu’elle accepte l’invitation.

ACTE IV

Le soir même, Dom Juan, rentre chez lui, et attend son dîner. Se succèdent chez lui une foule d’importuns : M. Dimanche, son créancier . Dom Juan couvre l’intrus de tant de compliments que celui-ci n’a pas le temps de réclamer son dû. Arrive ensuite Dom Louis, père de Dom Juan, qui reproche à son fils sa conduite déshonorante. Dom Juan ne manifeste vis à vis de son père qu'une froide insolence. Puis c’est le tour d’Elvire. Touchée par la grâce, elle demande à Dom Juan, avant de retourner au couvent, de renoncer au vice et de se convertir en Dieu. Vaine intervention. Dom Juan est pourtant séduit par la jeune femme et a beaucoup de difficultés à la laisser partir. Dom Juan se met enfin à table, mais il a oublié son invité : la statue du Commandeur. Elle invite Dom Juan à dîner le lendemain.

ACTE V

Revirement de situation. Dom Juan annonce à son père qu’il s’est converti. Le vieil homme est touché par cette nouvelle et s'en félicite. Sganarelle, lui aussi se réjouit de la nouvelle. Mais Dom Juan le détrompe vite et lui indique que ceci n’est que pure hypocrisie. Dom Carlos, le frère d’Elvire, vient donner ses ordres à Dom Juan, en lui demandant de rester fidèle à sa sœur. Dom Juan se retranche derrière sa supposée conversion.

Dom Juan est allé trop loin . Le ciel décide de donner une ultime chance à cet effronté : une femme voilée, ayant l’allure d’un spectre et la voix d’Elvire, demande à Dom Juan de se repentir. Dom Juan veut frapper le spectre, mais celui-ci s’évanouit.

Dom Juan a laissé passer sa dernière chance. Surgit alors la statue du Commandeur. Elle rappelle à Dom Juan la promesse qu’il lui a faite : partager avec elle son repas. Elle entraîne Dom Juan dans les abîmes de la terre, en enfer. Sganarelle, resté seul, réclame, en vain, ses gages.

martes, 15 de abril de 2014

Tartuffe de Molière


Le Tartuffe ou l’Imposteur est une comédie en cinq actes (comportant respectivement 5, 4, 7, 8 et 7 scènes) et en vers (1962 alexandrins) de Molière représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664 dans le cadre des quatre jours de jeux et de spectacles qui avaient prolongé les trois grandes journées de fête intitulées Les Plaisirs de l'Île enchantée. Elle ne comportait alors que trois actes.

On a longtemps cru que Molière l'avait écrite en réaction aux agissements de la très dévote Compagnie du Saint-Sacrement, mais on sait aujourd'hui que cette influence a été considérablement exagérée par les historiens anticléricaux de la fin du xixe et du début du xxe siècle. En fait, dans la mesure où les dévots qui étaient présents à la Cour critiquaient le libertinage des mœurs (et les amours adultères du roi), le luxe, les fêtes, la politique de prestige et même la politique extérieure du royaume, Molière a été tenté, après avoir fait la satire de la conception traditionnelle (et donc catholique) du mariage dans L'École des femmes, de lancer une satire de la dévotion. En proposant un spectacle dans lequel les dévots sont présentés soit comme des ridicules (Orgon) soit comme des hypocrites (Tartuffe), il savait qu'il obtiendrait l'approbation du roi, les applaudissements de la plus grande partie de la Cour et les rires de l'aristocratie mondaine qui était la partie influente de son public dans son théâtre du Palais-Royal. Une thèse est que la pièce fut même une commande personnelle du roi pour le protéger des critiques de l'entourage de la reine-mère sur sa vie privée, la pièce étant jouée pour les Plaisirs de l'Île enchantée alors qu'y était célébré le retour de couches de sa maîtresse Mlle de La Vallière.

Résumé :


L’auteur nous fait pénétrer au sein d’une famille honnête et paisible, tout à coup troublée et désunie par la seule présence d’un étranger hypocrite et faux dévot. Tartufe, qui a su s’emparer de l’esprit de la grand-mère, Mme Pornelle, et de son fils, Orgon, qui donne asile au pieux personnage.


Toutefois Tartufe ne jouit pas de la même faveur auprès du reste de la famille Damis ; l’appelle un « pied plat » et la suivante Dorine, scandalisée de l’empire qu’il a pris sur son maître, s’écrie :

« Certes, c’est une chose aussi qui scandalise
De voir qu’un inconnu céans s’impatronise ;
Qu’un gueux, qui, quand il vint n’avait pas de souliers,
Et dont l’habit entier valait bien six deniers,
En vienne jusque-là que de se méconnaître,
De contrarier tout et de faire le maître. »

Cléante, beau-frère d’Orgon, essaye vainement de le détromper sur le caractère du personnage et cherche à l’éclairer sur la différence qui existe entre la vraie et la fausse dévotion.
Son langage, plein de bon sens et de vérité, ne persuade pas Orgon. Son aveuglement à l’égard de Tartufe va toujours croissant. Il lui promet sa fille en mariage, lui confie un secret d’État qui peut le compromettre gravement ainsi qu’un de ses amis, enfin il déshérite son propre fils, qui a tâché de démasquer Tartufe, et il fait au faux dévots donation de toute sa fortune. C’est Elmire, femme d’Orgon, qui se charge alors d’ouvrir les yeux de son mari. Elle lui fait juger par ses propres oreilles de l’indignité et de l’infamie de Tartuffe. Orgon, convaincu enfin de la perversité de cet homme, l’accable d’injures et lui ordonne de sortir de sa maison.

« La maison est à moi, c’est à vous d’en sortir », s’écrie Tartuffe, en montrant l’acte de donation. Mais ce n’est pas tout la liberté d’Orgon est aussi compromise que sa fortune, car le traître a dévoilé le secret qui lui avait été confié ; il amène lui-même l’exempt et semble triompher de tous points, lorsqu’il est soudain arrêté et jeté en prison par ce même exempt chargé secrètement par le roi de punir Tartufe et de remettre la famille d’Orgon en possession de tous ses biens.

Tartuffe est le chef-d’œuvre de Molière.


Cette pièce a d’abord le mérite de l’intérêt. Toute cette famille, en proie à un personnage horrible, nous inspire de la sympathie : nous y voyons une femme aimable et sage, un fils impétueux, mais honnête et franc, un frère sensé et respectable, une position honorable. Ils étaient heureux et unis, le malheur fond chez eux dès que l’imposteur y a mis les pieds ; c’est tout un monde bouleversé : affections, fortune, honneur, ils sont atteints de tous les côtés.

Quelle vérité dans la peinture des caractères ! Celui de Tartuffe surpasse tout par la profondeur de l’observation. Quel art de nous le montrer, dès l’exposition, par les sentiments qu’il excite chez tous les membres de la famille, tout en attendant le troisième acte pour le faire paraitre ! Comme dès qu’il entre en scène, il précipite l’action ! Et Orgon est aussi parfait que Tartuffe lui-même ! C’est la dupe idéalisée. Et tous les personnages, jusqu’à la vieille madame Pernelle, aussi infatuée que son fils, et Dorine, la suivante à la langue affilée, sont des chefs-d’œuvre en leur genre.

On a blâmé le dénouement comme fondé sur des moyens étrangers à l’action. En cela on a oublié que cette scélératesse est si criminelle qu’elle exige un châtiment plus sévère que la simple expulsion de la famille, et qu’elle est si dangereuse qu’il faut pour la briser l’action d’une force supérieure.

Au point de vue moral, Tartuffe excita de vives controverses entre les mondains et les gens sérieux. Bourdaloue s’arma contre lui de sa dialectique ; Bossuet, de son impétueuse éloquence. On fut injuste envers Molière : il n’avait pas l’intention d’attaquer la vraie religion, et les hommes religieux l’auraient dû sentir. Le portrait qu’il trace est vrai ; l’hypocrisie reçoit une flétrissure méritée, et le temps comportait une pièce de ce genre. Mais c’est une question de savoir jusqu’où peut aller le langage de la piété sur le théâtre, et dans une telle bouche. Chez les âmes religieuses, il y aura toujours un mouvement douloureux en entendant profaner l’expression de ce qu’elles respectent. Tartuffe, sans doute, est le coup le plus dangereux porté, non à la religion, mais aux attitudes religieuses. Cependant, il faut en convenir, le nombre des apologistes du Tartuffe serait moins grand s’il se bornait à celui des ennemis de l’hypocrisie. Bon nombre de ceux qui l’ont applaudi haïssaient quelque autre chose encore que l’hypocrisie.

lunes, 14 de abril de 2014

Le Mariage forcé


C'est une comédie-ballet en un acte et en prose de Molière et Lully1, représentée pour la première fois au palais du Louvre, par ordre de sa Majesté le 29 janvier 1664, et donnée ensuite au public sur le Théâtre du Palais-Royal le 15 février 1664 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi.
En 1672, à la suite de la rupture entre Molière et Lully, le Mariage forcé fut représenté avec de nouveaux intermèdes dus à Marc-Antoine Charpentier2 ; la première eut lieu au Théâtre du Palais-Royal le 8 juillet 1672.



vidéo le mariage forcé




domingo, 13 de abril de 2014


La Comtesse d'Escarbagnas



C'est une comédie-ballet de Molière (musique de Charpentier et ballets de Beauchamp), commandée par Louis XIV pour le remariage de son frère avec la princesse palatine de Bavière, après son veuvage. Des chants et de la danse (musique composée par Marc-Antoine Charpentier) rehaussaient ce spectacle de qualité fait pour épater la cour allemande.

On considère cette pièce comme le pendant féminin de Monsieur de Pourceaugnac.

Jouée pour la première fois à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1671, Molière l'interpréta vingt fois. Hormis Le Bourgeois gentilhomme, c'est la comédie-ballet de Molière qui fut la plus souvent représentée.



Personnages


La comtesse d'Escarbagnas, veuve noble d'Angoulême qui vient de faire un voyage à Paris. Elle se vante d'y avoir vu la cour et appris les meilleures manières, mais ne parvient qu'à se rendre ridicule.

Le comte d'Escarbagnas, fils de la comtesse. La pièce nomme deux autres fils sans les montrer, le Marquis et le Commandeur.

Le vicomte, Cléante de son prénom, soupirant en titre de la comtesse ; il est en réalité amoureux de Julie mais leurs amours sont contrariées par la haine que se vouent leurs familles.

Julie, amie de la comtesse et amante du Vicomte. Mais elle se sert en réalité de l'aveuglement de la Comtesse pour parvenir à ses fins avec le Vicomte.

M. Tibaudier, conseiller et soupirant de la comtesse. Amateur de vers et d'auteurs latins, il respecte le vicomte bien qu'il soit son rival.

M. Harpin, receveur des tailles et soupirant de la comtesse. Contrairement à monsieur Tibaudier, il est violemment jaloux du vicomte.

M. Bobinet, précepteur du comte.

Jeannot, laquais de Monsieur Tibaudier.

Criquet, laquais de la Comtesse d'Escarbagnas.

Andrée, suivante de la Comtesse d'Escarbagnas.

sábado, 12 de abril de 2014

Le Bourgeois gentilhomme




                                                                                                  

C'est une comédie-ballet de Molière, en cinq actes (comportant respectivement 2, 5, 16, 5 et 6 scènes)1 en prose (sauf les entrées de ballet qui sont en vers), représentée pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour de Louis XIV, au château de Chambord par la troupe de Molière. La musique est de Jean-Baptiste Lully, les ballets de Pierre Beauchamp, les décors de Carlo Vigarani et les costumes turcs du chevalier d'Arvieux.

Dans cette pièce, Molière se moque d'un riche bourgeois qui veut imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Ce spectacle est très apprécié par la Cour et Louis XIV, qui le redemande plusieurs fois.


Résumé

M. Jourdain est un bon bourgeois enrichi qui, oubliant son origine obscure, enrage de n’être pas gentilhomme ; mais il ne désespère pas de le devenir et veut du moins s’en donner tous les airs. Il met sa gloire à se mêler à la noblesse et à imiter les grands seigneurs. Comme il est fier de sa robe de chambre d’indienne, de son haut-de-chausse de velours rouge, et de sa camisole de velours vert ! « Je me suis fait habiller comme les gens de qualité », dit-il avec complaisance. On lui dit que les gens de qualité savent la danse, la musique, l’escrime et la philosophie, et vite, il fait appeler des professeurs, qui ont tous le ridicule de leur métier. Le musicien prétend que l’ignorance de la musique est la cause de toutes les guerres « La guerre, dit-il, vient d’un défaut d’harmonie entre les hommes ; qu’ils apprennent la musique, et l’on ne verra plus de guerres. » Le danseur soutient que la danse est le premier de tous les arts. « C’est parce qu’on ne sait pas la danse, dit-il, qu’on fait des sottises, c’est-à-dire des faux pas. Apprenez la danse et vous ne ferez plus ni faux pas ni sottises. » Le maître d’armes est un ferrailleur dont tout le mérite consiste à donner et à ne point recevoir. Il se charge de tuer son adversaire par raison démonstrative, ce qui est fort du goût de M. Jourdain. « De cette façon, dit-il, on est sûr, sans avoir du cœur, de tuer son homme, et de n’être point tué. »

Sur ces entrefaites, arrive le philosophe, qui les trouve tous bien impertinents de vanter ainsi leurs misérables métiers de gladiateur, de chanteur et de baladin. « Rien n’est comparable à la philosophie, dit-il, c’est elle qui nous enseigne à modérer nos passions. » Le maître d’armes lui allonge quelques coups de fleuret, et le philosophe se met en colère. Après le départ de ses confrères, il demande à M. Jourdain ce qu’il doit lui enseigner, et il lui offre successivement la logique, la métaphysique, la morale, la physique. « Tout cela est trop rébarbatif, dit le bon bourgeois, il y a trop de tintamarre là-dedans, trop de brouillamini. — Que voulez-vous donc que je vous apprenne ? — Apprenez-moi l’orthographe puis vous m’enseignerez l’almanach, pour savoir quand il y a de la lune et quand il n’y en a pas. » Il y a peu de scènes aussi gaies. Celle des teneurs n’est guère moins divertissante. M. Jourdain paie les titres qu’on lui donne, et il met le comble au ridicule en avouant qu’il les paie. « Voilà pour mon gentilhomme, dit-il, voilà pour le monseigneur, et voici pour ma grandeur. Ma foi, ajoute-t-il, s’il va jusqu’à l’altesse, il aura toute la bourse. »

Être gentilhomme est pour M. Jourdain le comble de la félicité et il donnerait, dit-il lui-même, deux doigts de sa main pour avoir ce bonheur. Aussi est-il très flatté de l’amitié que lui porte Dorante, gentilhomme de la cour qui, connaissant le faible du bonhomme, lui soutire, à titre d’emprunts, le plus d’argent possible.

M. Jourdain s’est mis dans l’esprit, comme tous les grands de l’époque, de faire l’aimable auprès d’une dame de haut rang. Le comte Dorante lui conseille, pour s’attirer les faveurs de la dame, de lui envoyer un beau présent ; le bon bourgeois s’empresse de suivre cet avis, et le comte, qui doit remettre le cadeau, le remet en effet, mais comme venant de lui. C’est pour cette dame qu’il prie son maître de philosophie d’écrire un billet tendre qui ne soit ni en vers ni en prose, tellement il veut qu’il soit de bon goût ; et il découvre avec étonnement que depuis trente ans il fait de la prose sans le savoir.

M. Jourdain a une fille qu’il ne veut marier, cela va sans dire, qu’à un homme de bonne maison. Il refuse un jeune homme, nommé Cléonte, parce qu’il n’est pas noble. « Êtes-vous gentilhomme ? » Telle est !a première question que M. Jourdain lui adresse. Il veut que sa fille soit marquise. Pour parvenir à ses fins, le prétendant se déguise et se présente comme le fils du grand Turc qui vient demander la fille de M. Jourdain en mariage. Celui-ci, trop heureux d’une telle alliance, consent à se faire mahométan pour avoir l’honneur d’être le beau-père du fils du grand Turc. Les jeunes gens se marient, et quand le mariage est consommé, M. Jourdain s’aperçoit qu’il est puni, mais trop tard, de son sot orgueil.

« C’est là, dit Voltaire, un des plus heureux sujets de comédie que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir. » Voltaire a raison, car la sottise et la vanité, ces deux compagnes inséparables si bien personnifiées dans M. Jourdain, survivent à toutes les transformations sociales. Aujourd’hui il n’y a plus ni bourgeois, ni gentilshommes, et cependant M. Jourdain est aussi vrai qu’au temps de Molière. Sa vanité a changé d’objet, mais au fond elle est restée la même. Et c’est précisément parce que nous le connaissons tous, que le Bourgeois gentilhomme est l’une des pièces qui est encore la plus goûtée et la plus applaudie du répertoire de Molière.

Les critiques les plus compétents sont unanimes à reconnaître la verve et la puissante originalité des trois premiers actes.

viernes, 11 de abril de 2014

la Critique de l'École des femmes

Comédie de Molière (1663).


La scène se passe dans le salon d’une femme du monde, Uranie. Les personnes présentes ne parlent que d’une chose : la comédie de Molière, l’École des femmes, qui vient d’être créée et qui est toujours représentée. Les nouveaux arrivants en discutent aussi, car la pièce a révolté une partie du public et divise ceux qui prétendent connaître le bon goût et les règles du théâtre.
Climène, qui déclare : « Je viens de voir, pour mes péchés, cette méchante rhapsode de L’École des femmes » mène l’attaque au nom de la pudeur. Le poète Lysidas renchérit au nom des règles académiques. Un marquis déteste tout autant la pièce, bien qu’il ne l’ait pas vue ! C'est Dorante qui la défend avec le plus d’éloquence : c’est le double de Molière.
Pièce de circonstance en un acte, la Critique de l’École des femmes est la réplique d’un auteur blessé aux multiples critiques dont il est l’objet. C’est à la fois un savoureux tableau de la conversation mondaine et un plaidoyer de Molière pour ses écrits : « Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin. »

LES PERSONNAGES

URANIE.

ÉLISE.

CLIMÈNE.

GALOPIN, laquais.

LE MARQUIS.

DORANTE ou LE CHEVALIER.

LYSIDAS, poète. 


Résumé



Deux femmes,Uranie (en référence à la Muse Uranie, muse de l'astronomie) et Élise, reçoivent des connaissances, et tous discutent de la pièce L'École des femmes qu’ils viennent de voir. Chacun possède un avis tranché : les uns ont aimé, les autres non.

Dans le camp des « contre », il y a le pédant Lysidas, auteur jaloux du succès de la pièce, le Marquis, personnage sot et prétentieux et Climène, qui affiche une pudeur et une dévotion aisément froissées.

De l’avis inverse, on trouve Dorante(ou le chevalier), ami de Molière, homme posé et tranquille, Uranie, la maîtresse de maison, et Élise, femme d’esprit, qui feint de soutenir le parti adverse, soulignant par son approbation indéfectible la faiblesse ou l’ineptie des arguments de ceux-ci.


Chacun reste sur ses positions, et l’annonce du souper servi sert de dénouement. Ils s’y rendent tous avec plaisir, chacun étant persuadé d’avoir emporté la discussion et de s’y être montré à son avantage.

jueves, 10 de abril de 2014



L'Ecole des femmes 

C'est une comédie de Molière en cinq actes (comportant respectivement quatre, cinq, cinq, neuf et neuf scènes) et en vers (1779 dont 1737 alexandrins), créée au théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662.


La pièce, novatrice en ce qu'elle mêlait de manière alors inédite les ressources de la farce et de la grande comédie en vers, fut un immense succès, et suscita une série de débats connus sous le nom de « Querelle de L'École des femmes. » Cette querelle, habilement exploitée par Molière, lui donna l'occasion de répondre aux critiques qui lui avaient été adressées et de préciser son projet dramatique dans une comédie intitulée La Critique de l'École des femmes, représentée sur la scène du même théâtre au mois de juin de l'année suivante.



Résumé



Acte I


Arnolphe, qui bien que se vantant du contraire, a toujours craint d'être cocu. Il informe son ami Chrysalde de son intention de se marier. Il envisage d'épouser sa pupille, Agnès, qu'il a fait élever, dès l'âge de 4 ans, dans un couvent en prenant soin de la priver de toute instruction :

" Dans un petit couvent, loin de toute pratique, 
Je la fis élever selon ma politique ; 
C'est-à-dire, ordonnant quels soins on emploierait 
Pour la rendre idiote autant qu'il se pourrait.
Dieu merci, le succès a suivi mon attente ; 
Et, grande, je l'ai vue à tel point innocente, 
Que j'ai béni le ciel d'avoir trouvé mon fait, 
Pour me faire une femme au gré de mon souhait".

Agnès est maintenant enfermée dans une maison où elle est gardée par un valet et une servante , un peu simples, Alain et Georgette.

De retour , après dix jours de voyage, Arnolphe, qui se fait aussi appeler M. de la Souche, rencontre Horace, le fils de son ami Oronte. Arnolphe encourage Horace à se distraire, notamment en cherchant fortune aux dépens de maris imprudents. Il se propose même de lui donner de l'argent pour l'aider à conquérir ces femmes volages. Horace lui raconte assez naïvement qu'il n'a pas attendu ses conseils et qu'il est déjà parvenu à conquérir le cœur d'une jeune fille, Agnès, pupille d'un certain M. de la Souche, personnage tyrannique et ridicule. Il a profité de l'absence de ce dernier pour faire la cour à Agnès. Arnolphe, vexé, dissimule difficilement son agacement .


Acte II


Arnolphe s'en prend alors à ses domestiques leur reprochant d'avoir laissé un homme s'approcher d'Agnès. Puis il est vite rassuré par le récit ingénu que lui fait la jeune fille de sa rencontre avec Horace. Le jeune séducteur n'a pas profité de la situation pour ternir la réputation de la jeune pupille. Arnolphe exploite cette situation, redevenue favorable, pour annoncer à la jeune fille qu'il souhaite hâter son mariage. Agnès pensant que son tuteur souhaite lui permettre d'épouser Horace exprime toute sa reconnaissance à Arnolphe. Celui-ci rompt brutalement le quiproquo en lui indiquant que c'est de leur mariage à eux deux qu'il s'agit.


Acte III


Pensant avoir rétabli la situation à son profit, Arnolphe se prépare au mariage. Il enseigne à Agnès ses devoirs et lui dresse un tableau terrifiant des conséquences de l'infidélité conjugale. Agnès acquiesce sans aucune protestation. Arnolphe se réjouit de la bonne tournure de ses projets matrimoniaux et s'apprête à savourer la défaite d'Horace, son jeune rival.

Lors d'une nouvelle rencontre d'Arnolphe et d'Horace , ce dernier concède , pour le plus grand bonheur de son adversaire, que ses amours connaissent un certain revers. Les domestiques l'ont empêché de voir sa bien-aimée, puis Agnès l'a chassé en lui lançant une pierre. Mais heureuse surprise, la pierre était accompagnée d'une lettre d'amour. Pendant qu'Horace se réjouit à nouveau de cette marque passionnée, Arnolphe a du mal à cacher son dépit et sa colère.

Arnolphe qui se retrouve seul, médite sur la jalousie qu'il éprouve. Il découvre qu'il est tombé amoureux de sa prisonnière. L'aveu d'Horace lui fait prendre conscience qu'il ne souhaite plus simplement posséder Agnès ; il souhaiterait aussi être aimé d'elle.


Acte IV


Arnolphe décide de faire face. Il n'accepte pas de s'avouer vaincu par ce "freluquet". Il lui faut pourtant admettre son incapacité à conquérir le cœur d'Agnès. Il décide d'enseigner à ses valets les façons d'éconduire Horace. Celui-ci apparaît et raconte la dernière aventure qui lui est arrivé. Alors qu'Agnès l'avait clandestinement introduit dans sa maison et l'avait fait monter jusque dans sa chambre, M. de la Souche est arrivé, plein de colère. Vite Agnès l'a enfermé dans une armoire pour le cacher et lui a donné un nouveau rendez-vous pour le soir même.

Ainsi averti par Horace, qui ne se doute toujours de rien,Arnolphe prend alors des mesures et demande à ses valets de défendre la maison. Lorsque le "galant" sera au sommet de l'échelle prêt à s'introduire dans la chambre d'Agnès, ordre leur est donné de faire pleuvoir sur lui une pluie de coups de bâton.


Acte V


Arnolphe est contrarié, ses domestiques ont trop bien respecté ses consignes et Horace, est allongé, sans vie, devant la maison. Mais coup de théâtre, alors qu'Arnolphe s'apprête à constater cet accident, Horace apparaît devant lui. Il lui avoue, qu'étant tombé de l'échelle, il a préféré faire le mort que de recevoir de nouveaux coups. Il concède également qu'Agnès est venue à son secours et lui a indiqué son souhait de ne plus retourner chez son tuteur. Ironie du sort ou naïveté suprême, Horace demande à son ami Arnolphe de protéger Agnès pendant quelque temps , en attendant qu'il puisse l'épouser. Dans une demi obscurité, Agnès change ainsi de défenseur, passant de la protection d'Horace à celle d'Arnolphe.

Le transfert ayant eu lieu, Arnolphe se fait reconnaître par Agnès et lui exprime de vifs reproches. Agnès écoute avec une grande indifférence ce mélange de menace et de déclaration d'amour. Arnolphe lui promet de l'enfermer dans un couvent, mais il est décontenancé par la passivité de celle qu'il aime.

Arrive alors Oronte, le père d'Horace, qui souhaite marier son fils avec la fille d'Enrique, un seigneur revenu en France après une longue absence. Horace implore Arnolphe et le supplie de l'aider . Celui accepte avec beaucoup d'ironie.

Arnolphe se moque avec beaucoup de cruauté d'Horace, et lui apprend qu'Arnolphe et M. de La Souche sont la même et unique personne. C'est alors qu'il apprend qu'Agnès est la fille d'Enrique. Grâce à un hasard généreux, tout est bien qui finit bien pour Agnès et Horace, les jeunes amoureux. Arnolphe, lui est anéanti, et quitte la scène complètement désespéré.



1662: L'année de l'Ecole des femmes

Molière a 40 ans . Il épouse cette année-là Armande Béjart, la fille de Madeleine Béjart. Ce mariage avec la fille de sa maîtresse, lui vaut d'être accusé de relations incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille.

Il réussit son coup de maître en écrivant l'Ecole des femmes, la première des comédies de la maturité, en cinq actes et en vers. Cette pièce, qui soulève des questions importantes (l’institution du mariage et l’éducation des filles), tranche nettement avec les thèmes habituels de la farce ou de la comédie à l’italienne. Innovation littéraire en même temps que critique originale de la société du temps, elle irrite certains auteurs concurrents autant qu’elle choque les tenants de la morale traditionnelle.

L'Ecole des femmes connaît un énorme succès, et vaudra à Molière une longue polémique. Cette querelle occupera toute l’actualité littéraire de l’année 1663, avec ses pamphlets, ses textes satiriques et ses quolibets.

miércoles, 9 de abril de 2014


L'École des maris


c'est une comédie en trois actes et en vers de Molière, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais-Royal le 24 juin 1661 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi.

L’intrigue de cette comédie, qui repose le contraste radical entre deux frères, dont l’un a pour principe la sévérité dans l’éducation des enfants et l’autre l’indulgence, s’inspire des Adelphes de Térence.




Résumé : 


Molière met en opposition deux frères, tuteurs de jeunes filles qu’ils se proposent d’épouser. L’un, Sganarelle, tient sa pupille enfermée dans sa maison comme dans un cloître et lui refuse les plaisirs les plus innocents. L’autre, Ariste, prétend, au contraire, qu’il est plus sage de s’accommoder aux coutumes du jour et de ne pas se faire remarquer par un excès de rigidité.

Tombant dans un excès contraire, il laisse donc sa pupille jouir d’une pleine liberté : elle va au bal, au théâtre, s’habille à la dernière mode, reçoit qui bon lui semble, tandis que sa sœur, Isabelle, se morfond d’ennui, n’ayant d’autre compagnie que son vieux barbon de tuteur et d’autre distraction que de ravauder son linge et tricoter des bas. On devine le résultat de ces deux sortes d’éducation.

Tandis que Léonore, au comble du bonheur, se trouve heureuse d’épouser son tuteur et le récompense par son amour de sa confiance en elle, Isabelle prend en horreur Sganarelle et ne songe qu’à échapper à sa tyrannie ; elle se sauve enfin chez un jeune homme qu’elle connaît à peine et qu’elle épouse imprudemment.

Cette comédie si gaie, si spirituelle, n’offre pas une morale irréprochable. On ne trouvera pas que la dissipation soit le meilleur système d’éducation d’une jeune fille, ni qu’il doive être permis de s’échapper des mains d’un tuteur parce qu’il est d’une rigidité môme ridicule. Le but de Molière a été d’exagérer le mal pour mieux faire ressortir la fausseté du système.