miércoles, 5 de febrero de 2014

 

Origine du pseudonyme « Moliere »

C'est dans l'acte d'embauche du danseur, en juin 1644, que Jean-Baptiste Poquelin signe simplement « De Moliere » (sans accent), prenant pour la première fois son nom de théâtre. « Jamais il n'en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis », écrivit en 1705, son premier (et très peu fiable) biographe Grimarest11. Depuis le XIXe siècle, les biographes pensent que ce pseudonyme a pu être choisi en l’honneur de l’écrivain libertin François de Molière (1599–1624) ou du musicien Louis de Mollier qui a publié en 1640 des Chansons pour danser. Depuis le XXe siècle, les historiens du théâtre font remarquer que la presque totalité des acteurs prenaient alors des noms référant à des fiefs imaginaires, tous champêtres : le sieur de Bellerose, le sieur de Montfleury, le sieur de Montdory, le sieur de Floridor, le sieur de Champmeslé — désignés au théâtre comme Bellerose, Montfleury, Montdory, Floridor, Champmeslé — et qu'il existe en France des dizaines de lieux-dits, appelés tantôt Meulière, tantôt Molière, servant à désigner des sites sur lesquels se trouvaient des carrières de pierres à meule. Il paraît donc très probable que Molière ait suivi leur exemple en choisissant à son tour un fief campagnard imaginaire, ce qui explique sans doute qu'il ait commencé par signer « De Molière » et qu'il soit ensuite régulièrement désigné comme « le sieur de Molière ».



Plaque commémorant l'emplacement du jeu de paume des Métayers à ParisDes débuts difficiles

L'Illustre Théâtre

À 21 ans, Molière s’engage dans la carrière théâtrale. Le 30 juin 1643, par devant notaire, il s’associe avec les trois Béjart Joseph,l’aîné, et ses sœurs Madeleine, 25 ans, qui va partager sa carrière et sa vie, et Geneviève, 19 ans) et quelques amis, la plupart « fils de famille » comme lui, en tout six hommes et quatre femmes, pour constituer une nouvelle troupe de comédiens, « l’Illustre Théâtre ». C’est la troisième à Paris, après les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne et ceux de « la troupe du roi au Marais », à laquelle Pierre Corneille donnait toutes ses pièces depuis 1629.
Molière avait renoncé à la charge de tapissier du roi. Son père, qui devait trouver l’aventure collective hasardeuse, accepte néanmoins de l’émanciper, car il n’avait pas 25 ans. Molière reçoit en outre un faible acompte de 630 livres sur l’héritage maternel.
La nouvelle troupe s’installe au jeu de paume des Métayers sur la rive gauche au faubourg Saint-Germain (actuellement 10-12 rue Mazarine). Pendant les travaux d'aménagement, qui durèrent d'octobre à décembre 1643, la troupe joue dans divers jeux de paume et fait un séjour d'au moins trois semaines à Rouen, qui disposait de deux jeux de paume aménagés en théâtre et où se rendaient constamment des troupes de comédiens. Son répertoire est constitué majoritairement, semble-t-il, de tragédies et de tragi-comédies. Tallemant des Réaux écrit vers 1658, avant le grand succès des Précieuses ridicules : « Je ne l'ai jamais vu jouer, mais on dit que c'est la meilleure actrice de toutes. Elle a joué à Paris, mais ç'a été dans une troisième troupe qui n'y fut que quelque temps. Son chef-d'œuvre, c'était le personnage d'Épicaris à qui Néron venait de faire donner la question », faisant ainsi allusion à la pièce de Tristan l'Hermite, La Mort de Sénèque, créée par la troupe en 1644. Il ne sait pas encore grand chose de Molière : « Un garçon, nommé Molière, quitta les bancs de la Sorbonne pour la suivre ; il en fut longtemps amoureux, donnait des avis à la troupe, et enfin s'en mit et l'épousa ».
 
Salle du Théâtre du Marais
Malheureusement, en octobre, le théâtre du Marais, entièrement reconstruit et doté d'une salle magnifique équipée de « machines » nouvelles, attire de nouveau le public, et il semble que la salle des Métayers ait alors commencé à se vider. C'est ce qui explique la décision, en décembre 1644, de déménager sur la rive droite au jeu de paume de la Croix-Noire (actuel 32, quai des Célestins), plus près des autres théâtres. Molière est seul à signer le désistement du bail, preuve qu'il en est bien devenu le chef. Malheureusement, ce déménagement vient accroître les dettes de la troupe — les investissements initiaux de location et aménagement du local, puis d'aménagement d'un nouveau local, ont été coûteux et les engagements financiers pèsent lourd par rapport aux recettes — et, à partir de 1645, les créanciers entament des poursuites. Molière est emprisonné pour dettes au Châtelet en août 1645, mais peut se tirer d’affaire grâce à l'aide de son père. À l’automne 1645, il quitte Paris en direction de Nantes avec les restes de la troupe, qui se fond bientôt dans la troupe du duc d'Épernon, dirigée par Charles Dufresne.

Illustration d'un double au jeu de paume (1772)

No hay comentarios.:

Publicar un comentario